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Excepté la « vanité au livre ouvert » (objet en rond de bosse), chaque pièce de cette suite est un relief-assemblage monté sur un châssis haut le plaçant de 8 à 10 cm en avant du mur. Pour chaque pièce, l’élément-panneau aux plus grandes dimensions est en contreplaqué de 2 cm d’épaisseur.

Suite des Vanités

VIDE      En regard des Vanités de la tradition, mes objets peuvent apparaître un peu nus, mais ici, il ne s'agit pas de sacrifier aux effets minimalistes contemporains : le vide n'est pas moins un motif pour une Vanité qu'un crâne, un miroir ou un livre. Deux absences méritent bien leur place : la nôtre, prochaine et définitive, et aussi le vide de toute certitude sur la mort, hormis qu'elle adviendra (c'est peu).
ESPACE     Vivant, je dispose de représentations d'espaces « objectifs » pour figurer tout ce qui m'apparait avec certitude. Mais pour ce qui est de la mort ? Je peux bien sûr la représenter sous la forme symbolique d'un crâne aux justes proportions que, vivant, j'observe. Mais « on » a parlé d'un espace étrange s'ouvrant à l'instant de la mort… Jerôme Bosch l'a peint sous la forme d'une sorte de vaste et lumineux tunnel cylindrique que l'on traverse. Il y aurait donc aussi un espace problématique de la mort... Mes formes oblongues, étirements, miroirs inclinés ou cachés, la citation de l'anamorphose de Holbein, ne sont que des tentatives un peu illusoires de suggérer cet espace.
MIROIR     La coquetterie narcissique n'est pas le thème de Vanité justifiant ici la présence de miroirs, c'est bien plus simplement qu'ils sont des surfaces « réfléchissantes » : notre double insaisissable, des espaces inversés, ou cachés. Ou à peu près rien…
TEMPS      De mort en mort, je ne peux me représenter le temps en ligne droite, mais plutôt en boucle. Immuable, revenant toujours à intervalles plus ou moins réguliers selon les circonstances, la mort n'a pas de devenir. Le cercle serait la forme idéale de ce retour continuel, mais trop idéale et un peu statique… Je lui préfère l'ovale ou d'autres formes d'ellipses, dont le mouvement est plus apparent, comme celui des astres mais dans une temporalité peut-êre différente de celle que dans l'état actuel des choses on se représente.